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LeMonde Job: WMQ1111--0003-0 WAS LMQ1111-3 Op.: XX Rev.: 10-11-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:10,11, Base : LMQPAG 13Fap: 100 N
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Le score contesté du candidat ultra-conservateur à Palm Beach, en Floride
Le nombre élevé de suffrages en faveur de Pat Buchanan, le candidat du Parti de la réforme (Reform Party) à Palm
Beach (3 407 voix) a éveillé les soupçons des électeurs dans ce comté majoritairement démocrate. Un certain nombre
d’entre eux se sont plaints d’avoir mal compris l’intitulé du bulletin.
Source : Florida Department of State
LE BULLETIN DE VOTE DONT LA PRÉSENTATION PRÊTE À CONFUSION
NOMBRE DE VOIX POUR
BUCHANAN À PALM BEACH
Comparaison avec des résultats
d’autres comtés de Floride,
représentatifs du vote en faveur
du candidat ultra-conservateur
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L’ÉLECTION DU PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS LE MONDE / SAMEDI 11 NOVEMBRE 2000 / 3
Dans le comté de Palm Beach, des manifestants
vont jusqu’à réclamer un nouveau scrutin
WEST PALM BEACH (Floride)
de notre envoyé spécial
« Pour être crédible, la démocra-
tie doit être ouverte, libre et juste.
C’est le message que nous répétons
en Asie, en Afrique et tout autour du
monde et ce message s’applique
aussi à la Floride », lance le leader
noir démocrate, le révérend Jesse
Jackson. Brandissant des pan-
cartes portant les noms du « tic-
ket » démocrate » – Al Gore et Joe
Lieberman –, la foule scande « re-
vote, revote », exigeant de nou-
velles élections. La température
monte dans la cour de l’adminis-
tration du comté de Palm Beach,
au sud de la Floride, où la police,
après avoir mollement tenté de
stopper les porteurs de pancartes,
a finalement laissé pénétrer plu-
sieurs centaines d’électeurs mé-
contents pour écouter le leader
noir. Coiffé d’un casque de chan-
tier, un Haïtien s’écrie : « Bush ma-
gouilleur ! »
« La démocratie exige de la disci-
pline, de la patience et de l’intégrité.
Nous ne savons pas encore qui a ga-
gné l’élection car tous les votes n’ont
pas encore été comptabilisés »,
ajoute Jesse Jackson. Il est un peu
plus de 13 heures, jeudi 9 no-
vembre, et le nouveau décompte
des bulletins dans une soixantaine
de bureaux de Floride ne permet
toujours pas de déclarer un vain-
queur dans cet Etat dont les vingt-
cinq grands électeurs feront bas-
culer la présidence en faveur du
démocrate Al Gore ou du républi-
cain George W. Bush. « Quand tous
les bulletins auront été comptés,
nous devrons rendre hommage au
vainqueur et le perdant devra être
magnanime », poursuit le révérend
non sans faire la liste des « irrégu-
larités » dénoncées en Floride.
« Le fait est que Gore a gagné le
vote populaire », rappelle-t-il avant
d’annoncer une nouvelle manifes-
tation, lundi, et la poursuite de la
mobilisation dont la dernière
étape « sera l’inauguration à
Washington ». Une jeune femme
laisse échapper sa pancarte hâtive-
ment rédigée au feutre noir et ré-
clamant des « observateurs électo-
raux étrangers » pour applaudir à
tout rompre la péroraison du révé-
rend. Un peu à l’écart, Fred Cha-
tos, fonctionnaire des services in-
formatiques du comté, affiche un
point de vue résolument légaliste.
Tout en confiant avoir voté pour
Al Gore, il exprime son désaccord
avec la tenue de nouvelles élec-
tions partielles.
UNE « COALITION ARC-EN-CIEL »
Le comté de Palm Beach détient
aujourd’hui la clé de l’élection de
l’homme le plus puissant du
monde. Jadis républicain avant de
passer aux démocrates, ce comté
est le havre de quelques-unes des
plus grosses fortunes des Etats-
Unis, comme Donald Trump, qui
ont édifié de somptueuses rési-
dences non loin des cabanes où ré-
sident les coupeurs de canne à
sucre immigrés des îles Caraïbes. Il
accueille aussi par dizaines de mil-
liers les retraités des Etats du
Nord, pour la plupart des juifs new
yorkais, qui viennent y profiter du
soleil.
Noirs américains, juifs retraités,
jeunes Blancs libéraux parfois
venus avec leurs bébés, Haïtiens,
quelques Hispaniques, les quelque
trois mille électeurs manifestant
devant les bureaux du comté de
Palm Beach sont à l’image de la
« coalition arc-en-ciel » qui, selon
Jesse Jackson, incarne l’avenir de
la démocratie américaine. Dans
son discours, il a rappelé le rôle
joué par de jeunes activistes juifs
lors de la lutte pour les droits ci-
viques des Noirs, dans les Etats du
Sud, et insisté sur le choix de Joe
Lieberman comme candidat à la
vice-présidence avant de célébrer
l’union « des Noirs, des juifs et des
Blancs progressistes pour défendre
le droit au vote » dans le comté de
Palm Beach.
« Les gens sont fâchés, ils pensent
qu’ils ont été trompés car les bulle-
tins de vote prêtaient à confusion. »
Les gens dont parle Marvin Zwie-
bach, le président de la congréga-
tion Anshei Sholom, ce sont les
quatorze mille résidents de Cen-
tury Village, une enclave grillagée
dont la moyenne d’âge tourne
autour de soixante-dix ans. Agré-
mentées de pièces d’eau, les pe-
louses sont soigneusement entre-
tenues entre les petits immeubles
blancs de deux ou trois étages.
« Les gens ici sont démocrates parce
que la sécurité sociale et le rem-
boursement des médicaments sont
des sujets importants pour eux, et
Joe Lieberman est venu nous rendre
visite », explique-t-il dans la syna-
gogue où il a son bureau.
EXCÈS DE ZÈLE
Comme Marvin Zwiebach, Kurt
Weiss juge invraisemblable que
Pat Buchanan, le candidat d’ex-
trême droite, ait pu obtenir deux
cents voix à Century Village. « Ici,
les partisans de Buchanan tiennent
dans une cabine téléphonique », af-
firme-t-il. Né il y a soixante-dix-
sept ans en Autriche, Kurt Weiss
s’est installé dans le sud de la Flo-
ride après avoir longtemps vécu en
Israël et dirige aujourd’hui l’Orga-
nisation civique unie (United Civic
Organisation), l’organisme gérant
Century Village. « Pat Buchanan
est connu pour ses déclarations an-
tisémites », explique Kurt Weiss.
Selon les démocrates, nombre
d’électeurs ont voté par erreur
pour Buchanan en pensant choisir
Al Gore. La confusion est venue
d’un excès de zèle de Theresa Le-
Pore, responsable de l’organisa-
tion des élections dans le comté de
Palm Beach. Afin de pouvoir utili-
ser de plus gros caractères, plus li-
sibles pour les électeurs âgés du
comté, elle a décidé de faire
confectionner des bulletins de
vote à deux pages. Le résultat de
cette bonne intention fut que la
case à poinçonner de Pat Bucha-
nan, dont le nom figurait en tête
sur la page de droite, se trouvait
juste en dessous de celle de
George Bush, et presque en face
du nom d’Al Gore. Les noms des
deux principaux candidats appa-
raissaient sur la page de gauche...
Bref, les bonnes intentions
n’avaient fait qu’ajouter à la
confusion. Personne ne parle de
volonté délibérée de fraude, et les
républicains se sont empressés de
souligner que Theresa LePore ap-
partient au Parti démocrate. Mais
nombre d’électeurs, parmi ceux
qui s’étaient rassemblés, jeudi,
face à l’administration du comté
affirmaient s’être trompés. «Je
veux revoter car je pense avoir poin-
çonné par erreur la case de Pat Bu-
chanan », clamait Carmen Cor-
kins, employée de bureau âgée de
cinquante-deux ans.
Victor Garcia, d’origine colom-
bienne, pose une question qui,
sous d’autres latitudes, semblerait
découler du bon sens élémentaire :
« Pourquoi n’y a-t-il pas un bulletin
de vote unique et simple pour l’élec-
tion présidentielle, pour l’ensemble
du pays, cela éviterait toutes ces
complications ? » En attendant, Cé-
lève Saint-Jean, à Port-au-
Prince, ne peut que constater que
« les élections en Floride, avec
toutes ces magouilles, ressemblent
de plus en plus à ce qui se passe en
Haïti »...
Jean-Michel Caroit
REPORTAGE
Une pancarte rédigée
au feutre noir
réclame des « observateurs
électoraux étrangers »
Les relations compliquées des frères Bush
pèsent sur le cafouillage
WASHINGTON
de notre correspondant
George W. pardonnera-t-il un
jour à son frère Jeb le fiasco de la
Floride ? Gouverneur de cet Etat clé
dans la présidentielle, Jeb Bush
risque de se voir reprocher long-
temps d’avoir fait capoter l’élection
du candidat républicain, s’il est bat-
tu, ou de l’avoir gravement embar-
rassé s’il entre à la Maison Blanche.
Ce cafouillage électoral risque de
coller à la peau de Jeb Bush pen-
dant longtemps et de rester suspen-
du au-dessus du possible mandat
de « W ».
On a bien senti la tension qui a
éclaté dans la nuit des élections à
Austin alors que les Bush étaient
réunis pour assister à la télévision à
la victoire de leur poulain et la co-
lère froide que « W » a dissimulée
sous un masque d’humour alors
qu’il voyait les votes de Floride pro-
mis par Jeb lui échapper puis lui re-
venir avant qu’ils ne soient soumis
à un second décompte. « Inutile de
dire que le gouverneur de Floride
était plutôt consterné durant ce dîner
de famille quand on nous a coupé
l’herbe sous le pied. Et il a connu à ce
moment des émotions intéres-
santes », déclarait-il avec une ironie
glacée.
La soirée était gâchée et « W »
quitta l’hôtel pour terminer la soi-
rée avec femme, père et mère, mais
sans Jeb. Ce dernier déclarera plus
tard « n’avoir jamais souhaité passer
une telle soirée, une des plus incroya-
blement et émotionnellement intenses
de [sa] vie ». Stupéfait devant
l’étroitesse de l’écart entre les can-
didats, il a alors « décidé, après avoir
présenté mes excuses à mon frère,
que je n’avais pas réussi ce que
j’avais espéré faire, l’aider à rempor-
ter mon Etat. J’ai donc commencé à
donner des coups de fil à des radios
dans des Etats où l’on votait encore
sur la côte ouest, pour prier les gens
de voter pour mon frère ». Puis il est
rentré chez lui pour superviser le
nouveau décompte, ajoutant que
« ce qui est en jeu, c’est le nouveau
leader du monde libre ».
MANQUE D’ENTHOUSIASME
Tout ne s’était pas non plus dé-
roulé pour le mieux durant la cam-
pagne, malgré l’image fraternelle
des deux hommes se tenant par
l’épaule qui était volontiers présen-
tée. Jeb a été soupçonné de ne pas
montrer assez ouvertement son en-
thousiasme et de ne pas faire
preuve d’assez de zèle. Sans doute
aussi sa politique visant à suppri-
mer les avantages destinés à aider
les minorités a coûté des voix noires
à George W. On lui a également re-
proché d’avoir dit au Saint Peters-
burg Times qu’il devait faire atten-
tion à la manière d’aider « W » «à
cause de la comparaison qui pourrait
bien, dans certains cas, ne pas aider
George ». En clair, cela voulait dire
que s’il parlait avant son frère dans
les meetings, il risquait de lui faire
de l’ombre car il s’exprimait bien
mieux. Il s’est donc limité à le pré-
senter en quelques mots. Et parfois
même il n’était pas là, ce que « W »
lui reprocha un jour en demandant
publiquement où était passé son di-
recteur de campagne !
Difficile tâche que d’être le frère
cadet d’un candidat à la présidence.
Surtout si l’on s’est toujours enten-
du dire qu’on était plus brillant et
que l’on a été élevé dans la perspec-
tive de briguer un jour le mandat
suprême. Un mandat auquel il ne
pourra prétendre avant longtemps,
sinon jamais. Tous les deux avaient
en 1994 fait acte de candidature au
poste de gouverneur, Jeb en Flo-
ride, « W » au Texas. La logique au-
rait voulu que Jeb l’emporte, mais
ce fut « W » qui, contre toute at-
tente, fut élu ; celui que George ap-
pelle son « grand petit frère » –en
raison de sa taille ne sera élu
qu’en 1998. Mais déjà son aîné lor-
gnait l’investiture républicaine. Re-
misant ses ambitions déçues, Jeb fit
comme le reste de la famille Bush, il
se mit au service de son frère, prit la
tête de sa campagne en Floride et
envoya son fils George P., qui parle
couramment l’espagnol, le soutenir
au Texas. Mais les rivalités frater-
nelles ont la vie dure, même dissi-
mulées derrière le maquillage de la
propagande d’une famille unie par
un même désir de revanche, re-
prendre la présidence « usurpée »
par Bill Clinton.
Patrice de Beer
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